Cela fait maintenant plus d’une semaine que la COP26 a débuté à Glasgow. Un rendez-vous international crucial pour le climat, souvent présenté comme "le dernier et le meilleur espoir" de parvenir à limiter le réchauffement de la planète et limiter ses impacts sur la population mondiale, qui se font déjà cruellement sentir.
Le sud de Madagascar est en proie à la pire sécheresse depuis quatre décennies avec plus d’1 million de personnes en situation d’insécurité alimentaire et 400.000 personnes menacées par la famine ! Cette situation dramatique n’est causée ni par une guerre ni par un conflit, mais bien par le changement climatique. Il s’agit même, selon les Nations unies, de la première crise de la faim causée par le réchauffement climatique, un comble pour une région du monde qui n’y a en rien contribué, mais qui en paie maintenant les lourdes conséquences.
Avec l’Inde et le Bangladesh, Madagascar figure, en effet, parmi les trois pays les plus vulnérables aux changements climatiques ; cyclones, inondations, sécheresses et invasions de criquets sont devenus récurrents, ravageant les récoltes, mettant de plus en plus souvent à mal les faibles revenus des ménages et ponctionnant toujours plus les budgets publics.
Dans le nord et le centre du pays, nous sommes convaincus qu’il est encore temps d’agir pour freiner ce cycle infernal.
C’est pourquoi nous voulons vous parler aujourd’hui d’un projet concret que nous mettons en œuvre avec nos partenaires malgaches : l’érection de barrages.
Pourquoi construire un barrage ?
En outre, il diminue les conflits sociaux liés au partage de l’eau et est un outil pour l’émancipation des femmes qui, libérées des longs trajets pour aller chercher de l’eau, pourront s’adonner à des activités génératrices de revenus.
Ce projet d’infrastructures est l’amorce de réels changements pour des milliers de personnes. Cependant, dans un monde de plus en plus interdépendant et faisant face à des profondes crises économiques, sanitaires et environnementales, ces projets seuls ne suffiront pas à faire fléchir les statistiques de la sous-alimentation tant que les pays du Sud n’auront pas la capacité de jouir d’une véritable souveraineté alimentaire et de se doter d’un système de protection sociale.
Acquérir cette capacité implique de redistribuer les richesses, questionner le poids de la dette qui pèse sur ces États, revoir la possibilité qu’ont les multinationales installées chez eux de rapatrier leurs bénéfices ou encore de repenser entièrement les règles du commerce mondial. Cette énumération, loin d’être exhaustive, est un appel à nos décideuses et décideurs pour améliorer la cohérence entre leurs politiques.