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24 janvier 2018  Archives des actualités

République démocratique du Congo

L’EurAc demande à l’Europe d’accroître la pression sur Kabila

Le Réseau européen pour l’Afrique centrale, dont fait partie Entraide et Fraternité, appelle les autorités de l’Union européenne à prendre des mesures fortes et des sanctions ciblées après les répressions brutales de la population manifestant contre le régime.

La situation en République démocratique du Congo a connu une nouvelle poussée de fièvre ces dernières heures. Les manifestations organisées dimanche dernier à la sortie de la messe un peu partout dans le pays ont été brutalement réprimées par les forces de sécurité congolaises. Le 21 janvier, selon le bilan actuel, la répression a causé la mort d’au moins 6 personnes et l’arrestation de 200 autres (5 décès et 120 arrestations arbitraires selon les Nations Unies trois semaines plus tôt). Les autorités ont tiré à balles réelles et ont lancé des gaz lacrymogènes dans les églises et même les maternités !
L’Eglise catholique, qui représente depuis longtemps la principale force de médiation dans ce pays, s’était cette fois muée en force de mobilisation contre la (énième) dérive autoritariste de Kabila, en appelant à ces manifestations pacifiques suite à la répression de celles du 31 décembre dernier. La plupart des manifestants étaient des fidèles et des membres du clergé. Pour rappel, ces manifestations visaient à contester le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. Au terme de deux mandats de 5 ans, Kabila aurait dû quitter le pouvoir fin 2016 ; au terme d’un accord avec l’opposition, il était prévu qu’il se maintienne au pouvoir jusqu’aux élections qui devaient être organisées en 2017. Et rien n’est arrivé : au contraire, le régime de Kinshasa vient de gagner une nouvelle année puisque Kabila a promis des élections présidentielles et législatives pour… le 23 décembre 2018. Les répressions du dernier dimanche de 2017 et du troisième de 2018 ont une nouvelle fois illustré le cas que fait Kabila des voix d’opposition à son régime et du respect des Droits de l’Homme (fin 2017, un rapport de l’ONU a directement mis en cause la responsabilité du pouvoir dans les répressions).
Si le Parlement européen a, la semaine dernière, demandé au pouvoir congolais des garanties quant à la tenue d’élections libres et appelé les membres de l’Union européenne à faire preuve de fermeté sur la question des droits humains et à envisager d’autres moyens (sanctions etc) si la situation continue à se détériorer, le Réseau européen pour l’Afrique centrale (EurAc, qui regroupe 38 organisations européennes dont Entraide et Fraternité) estime que les responsables européens doivent « accroître la pression sur le président Joseph Kabila et son régime ».
La Belgique a annoncé la suspension partielle de son aide bilatérale directe au gouvernement de Kinshasa et une réorientation vers les ONG, la société civile et l’aide humanitaire. Brune Mercier, directrice d’EurAc, exhorte les autorités européennes à réagir : « L’UE et les Etats-membres doivent cesser de fermer les yeux sur les récentes répressions meurtrières des manifestations anti-gouvernementales, ainsi que sur le climat répressif incessant et la répression brutale contre la dissidence pacifique au Congo. Le moment est venu pour l’UE d’envoyer un signal fort au président Kabila et aux autorités de la RDC selon lequel les violations des droits du peuple congolais ne seront pas sans conséquences. » L’EurAc demande à l’UE et à ses Etats membres de de condamner publiquement et fermement ces abus et de de prendre des mesures concrètes urgentes comme de nouvelles sanctions ciblées (gel des avoirs et interdiction de voyager pour les responsables politiques et des forces de sécurité responsables de ces violations).





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